L'IA de Meta au service de l'armée chinoise ? Découvrez les enjeux cachés

Des institutions de recherche chinoises, dont certaines associées à l’Armée populaire de libération (APL), exploitent le modèle d’intelligence artificielle Llama de Meta pour développer des outils militaires, selon un rapport de Reuters. Trois institutions, dont deux affiliées à l’Académie des sciences militaires (AMS), ont mis au point un robot IA nommé ChatBIT basé sur le modèle Llama 13B, une ancienne version des modèles de langage de Meta. Capable de traiter des informations pour la prise de décision militaire, ChatBIT serait aussi performant à 90 % que ChatGPT-4 d’OpenAI.

La position de Meta sur l’utilisation militaire de ses modèles IA

Meta stipule que ses modèles Llama ne peuvent pas être utilisés pour des applications militaires, nucléaires, de guerre ou d’espionnage en vertu de la réglementation américaine ITAR. Toutefois, la nature open source de ces modèles limite le contrôle de Meta sur leur usage. Selon Molly Montgomery, directrice des politiques publiques chez Meta, l’usage militaire de Llama par l’APL est « non autorisé et contraire à nos règles ». Elle a souligné que l’investissement chinois massif en IA dépasse déjà un trillion de dollars, et a encouragé les États-Unis à intensifier leurs efforts en IA pour rester compétitifs.

L’utilisation de l’IA par les forces armées américaines

L’armée américaine collabore également avec des développeurs d’IA, dont OpenAI, pour créer des simulations militaires et des outils de cybersécurité. En réponse aux défis sécuritaires, Microsoft fournit aux agences de renseignement américaines des modèles d’IA déconnectés d’Internet, assurant ainsi un partage sécurisé des informations.

Préoccupations des États-Unis face à l’avancée de l’IA en Chine

Les États-Unis craignent que l’utilisation de modèles d’IA américains par la Chine ne renforce ses capacités en matière de défense. Un décret signé par le président Joe Biden en 2024 vise à limiter l’accès de certains pays, dont la Chine, aux données américaines sensibles. De plus, un amendement à la loi de 2018 sur le contrôle des exportations, baptisé loi ENFORCE, permettrait au président de contrôler les activités des citoyens américains liées à des technologies d’IA essentielles pour la sécurité nationale.

Cette régulation stricte reflète l’inquiétude grandissante quant à l’usage de l’IA dans le renforcement des capacités militaires de pays considérés comme des adversaires.